L’expression « dont une très-petite partie a été concédée  » écrite par Bouchette fait référence aux quelques milliers d’acres déjà attribuées à des entrepreneurs et militaires loyalistes, qui les ont vendues à des investisseurs, mais la plupart sont allées à des immigrants britanniques d’Irlande et à quelques-uns d’Écosse et d’Angleterre. Tous fuient l’incertitude économique ou les troubles religieux et politiques endémiques.

Il est important de souligner qu’à cette époque, le régime foncier évoluait des « seigneuries » où les « censitaires » louaient les terres vers le « franc et commun soccage » ou la propriété privée. Il n’existait pas de système formel de registre foncier (il n’a été établi qu’en 1830) pour tenir compte des transactions qui avaient lieu entre les détenteurs de ces titres initiaux et les investisseurs privés. Les transactions étaient normalement documentées par des notaires publics. Une de ces transactions a été effectuée en 1816 ou même avant et a amené Philémon Dugas, Isaac Dugas et Pierre Richard à construire un moulin à scie sur le lot 24 du rang 1 appartenant à Pierre Richard. Bien qu’aucune preuve ne permette d’identifier le propriétaire précédent, un acte notarié confirme l’acquisition du lot par ce partenariat. Ce moulin Dugas a permis le développement industriel du canton et a ouvert la voie à de nombreux autres entrepreneurs de la Nouvelle-Angleterre attirés par les possibilités de développer des moulins à scie et des exploitations forestières.

Conscient que les terres commencent à être occupées, le gouvernement ouvre le canton de Rawdon à la colonisation en juillet 1820 avec l’émission des premiers billets de location. En mai 1821, le gouvernement nomme Alexander Rea au poste d’agent des terres de la Couronne pour Rawdon. Il est chargé d’émettre ces billets de location et de faire respecter les obligations des colons, à savoir construire une maison, cultiver quelques acres de terre, payer le loyer de la location. Il doit aussi trouver des solutions à tous les problèmes fonciers susceptibles de se poser.

Pour plus de précisions sur les débuts de la colonisation, une traduction du texte de Daniel Parkinson rédigé en langue anglaise et intitulé « Rawdon Township Opened to Settlers in 1820 » est présentée sur ce site.