Les colons venus de France commencent à s’installer aux XVIIe et XVIIIe siècles le long du fleuve Saint-Laurent et remontent vers le nord à partir de Trois-Rivières et de Montréal.  Certains, installés dans les seigneuries de St-Sulpice, St-Ours, Lachenaie et d’Ailleboust, se trouvent à proximité de l’endroit qui deviendra le canton de Rawdon.

Le 13 juillet 1799, le gouvernement britannique crée le Township (canton) de Rawdon, premier canton au nord de Montréal. Il est délimité au sud-est par les seigneuries de Saint-Sulpice (Saint-Jacques), St-Ours et Lachenaie, au nord-est par le canton de Kildare, au sud-ouest par le canton de Kilkenny (St-Calixte) et au nord-ouest par un territoire qui deviendra le canton de Chertsey et le canton de Wexford. Les autorités de l’époque considèrent le canton de Rawdon comme une partie des « terres incultes de la Couronne », un territoire hostile où chassent les Algonquins et les trappeurs.

Aucun colon ne s’était installé dans le canton de Rawdon en 1815 lors de la rédaction du rapport de Joseph Bouchette, arpenteur général du Bas-Canada. Le texte ci-dessous est tiré de cet important rapport intitulé « Description topographique de la province du Bas-Canada ».

« Rawdon… est un township plein, dont une très-petite partie a été concédée et même arpentée. La surface en est inégale, pleine de rochers en plusieurs endroits, mais, dans d’autres on trouve de bonne terre sur laquelle on pourrait cultiver du grain avec avantage, et même du chanvre et du lin dans quelques parties. Sur les hauteurs, l’érable, le hêtre et le bouleau forment la plus grande partie du bois de construction; le cèdre et la pruche blanche abondent dans les terres basses. Il est arrosé par plusieurs petits courans (sic). »

Joseph Bouchette, Description topographique du Bas-Canada, Londres 1815, page 253